gué [1]
nm (ghé)
- 1Endroit d'une rivière où l'eau est si basse qu'on peut la passer en marchant.
On passe tous les jours à gué notre rivière de Seine
. [Sévigné, 297]Il [Théodose] faisait chercher des gués et faire des ponts avec une diligence incroyable
. [Fléchier, Histoire de Théodose le Grand]On traversait les cours d'eau à des gués bientôt gâtés ; les régiments qui venaient ensuite passaient où ils pouvaient ; on s'en inquiétait peu ; l'état-major général négligeait ces détails
. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]Ce n'était qu'un gros ruisseau ; deux arbres, autant de chevalets, et quelques planches suffisaient pour en assurer le passage ; mais le désordre était tel, et l'incurie si grande, que l'empereur y fut arrêté ; on y noya plusieurs canons qu'on voulut faire passer au gué
. [Ségur, ib. IX, 7]Fig. Sonder le gué, voir, avant de s'engager dans une affaire, s'il n'y a point de risque, pressentir les dispositions des personnes.
M. le maréchal de Schomberg, ayant voulu sonder le gué, n'y trouva aucun jour
. [Retz, I, 57] - 2Gué de Jacob, endroit où, suivant la tradition, Jacob passa le Jourdain à gué en revenant de la Mésopotamie.
Il [Jacob] prit ses deux femmes et leurs deux servantes avec ses onze fils, et passa le gué de Jacob
. [Sacy, Bible, Genèse, XXXII, 22]Forteresse du gué de Jacob, château que Baudoin fit bâtir en 1178 pour maintenir les Arabes ; il fut détruit par Saladin.
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